- trouvère
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• 1670; adapt. de troverre, cas sujet de troveor (1160) « trouveur » → trouver; troubadour♦ Au Moyen Âge, Poète et jongleur de la France du Nord, s'exprimant en langue d'oïl. ⇒ ménestrel. Trouvères et troubadours.trouvèren. m. Jongleur et poète de langue d'oïl, aux XIIe et XIIIe s., dans le nord de la France. (V. troubadour.) Thibaud de Champagne fut surnommé le "Prince des trouvères".⇒TROUVÈRE, subst. masc.A. — HIST. LITTÉR. Poète qui, du XIIe au XIVe s., dans le nord de la France, composait en langue d'oïl des chansons de geste, romans, contes, ballades, etc., avec leur accompagnement musical, et qui restait généralement fixé auprès d'un grand seigneur et mécène. Le jeu des dés a été souvent chanté par les poètes et, dès le treizième siècle, le trouvère Rutebeuf en parle (D'ALLEMAGNE, Récr. et passe-temps, 1904, p. 66). On recueille avec intérêt ce récit des aventures fictives d'Aucassin parce que (...) l'inspiration du trouvère qui les a contées a pris son envol en partant de la réalité (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 119). V. aventure ex. 24.— En appos. avec valeur d'adj. Les ouvrages en langue trouvère qui ont été composés dans un dialecte provincial particulier (SAINTE-BEUVE, Prem. lundis, t. 3, 1835, p. 382).B. — P. anal. Poète, chanteur appartenant à une autre époque. Synon. troubadour (v. ce mot B 1). Qu'un plus grand (...) te dresse un vers classique. Moi, je ne puis, chétif trouvère de Paris, T'offrir que ce bouquet de strophes enfantines (VERLAINE, Poèmes saturn., 1866, p. 82).— P. plaisant. Il commença de chanter, un genou en terre, quelque chose qui ressemblait (...) à la romance de Chérubin (...). Les deux auditeurs riaient si fort que l'on n'entendait presque plus le trouvère ni sa guitare (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 49).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1762, 1798: trouverre ou trouveur; 1835: trouvère ou trouveur (id. ds LITTRÉ ,,On dit aussi quelquefois, bien que rarement, trouveur`` et ds ROB. 1985 ,,Certains emploient la forme modernisée trouveur``); Ac. 1878: trouvère ,,On a dit aussi, trouveur`` (id. ds Lar. Lang. fr. ,,[trouveur] s'est parfois employé pour trouvère (le fém. est alors trouveresse)``); Ac. 1935: trouvère. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 trovere « compositeur, auteur » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 5192); ca 1225 trouvere (GERBERT DE MONTREUIL, Tristan Menestrel, éd. J. L. Weston, 17565 ds Romania t. 35, p. 498); 2. 1670 « poète lyrique de langue d'oïl aux XIIe et XIIIe s. » (HUET, Orig. des Rom., p. 158 ds POUGENS ds LITTRÉ). Dér. de trouver « faire des vers, composer un poème » (cf. a. prov. trobar « id. »); trovere est l'anc. cas sujet d'un mot dont troveor était le cas régime (1188 trovëors, AIMON DE VARENNES, Florimont, éd. A. Hilka, 13608). Fréq. abs. littér.:64.
trouvère [tʀuvɛʀ] n. m.ÉTYM. 1670; adapt. de trovere, troverres, cas sujet de troveor (1160), « trouveur ». → Trouver; troubadour.❖♦ Au moyen âge, Poète et jongleur de la France du Nord (Normandie, Champagne, Flandre, Picardie, Artois…), s'exprimant en langue d'oïl. || Les trouvères, comme les troubadours occitans, les minnesingers allemands, étaient à la fois poètes et musiciens. ⇒ Ménestrel (→ 2. Griot, cit. 1). — Le Trouvère, opéra de Verdi. — REM. Certains emploient la forme modernisée trouveur.0 (…) rien ne peut être comparé à nos trouvères et à nos troubadours; et c'était peut-être à cette source que nous devions puiser une littérature vraiment nationale.Mme de Staël, De l'Allemagne, I, IV.❖HOM. Formes du v. trouver.
Encyclopédie Universelle. 2012.